
Bourges
Bourges dans le Cher en région centre Val de Loire est la capitale historique du Berry. La ville compte environ 68 500 habitants, elle est entourée de marais.
Capitale Gauloise des « Bituriges cubes » signifiant « les rois du monde » au V siècle av JC « Avaricum » ou Bourges subit l’assaut des armées de César en 52 av JC. Les habitants sont massacrés et les romains s’installent. S’ensuivront les Wisigoths, les barbares…
C’est avec le XII-XIII siècle que Bourges va connaitre un essor considérable. La construction de la cathédrale Saint Étienne commence vers 1192 sur l’emplacement d’une église romane.
Au XV siècle Bourges est la ville ou se réfugie le roi Charles VII pendant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons( guerre entre 2 branches de dynasties royales). Elle devient donc la capitale de la France pendant cette période. Le roi nommera Jacques cœur comme argentier du roi pour s’occuper de l’économie du royaume, et y rencontrera Jeanne d’Arc qui habita Bourges durant 1 an .
Les deux illustres personnages qui auront œuvrer pour le Roi et la France contre les Anglais seront tous les deux trahis par ce dernier !
Jacques cœur laissera l’empreinte de son passage dans la ville avec son palais édifié entre 1443 et 1450 et qui représente aujourd’hui avec la Cathédrale une visite incontournable de la ville Berrichonne. Un autre édifice « philosophique » sera également construit au même siècle à quelques années d’intervalles, celui de l’Hôtel Lallemant (1495-1518). Cet hôtel orné de symboles alchimiques et en partie décrypté dans le livre « Les demeures philosophales » de Fulcanelli fait de Bourges une ville ou souffle l’hermétisme.
Mais revenons à nos moutons…
En juillet 1487 Bourges est dans les flammes, plus de 2 000 maisons à pans de bois sont détruites. La ville en sera marquée pour longtemps.
Au XVI siècle Bourges se dote d’une université qui accueille de grands professeurs et un certain Calvin père de la réforme.
Par la suite la cité deviendra une ville importante au niveau de l’industrie de l’armement. Aujourd’hui Bourges est reconnue comme une ville au patrimoine médiévale exceptionnelle et ou le tourisme culturel joue un rôle primordial.
Cathédrale Saint Étienne
Édifiée entre le XII et le XIII siècle (1195-1230 environ) la cathédrale de Bourges est un chef d’oeuvre de l’architecture Gothique. On ignore encore de nos jours le nom de l’architecte de ce trésor visuel. Très lumineuse elle abrite des vitraux du XIII siècle. Elle a une particularité, celle d’avoir à son sommet une girouette en forme de pélican et non un coq… Elle serait la seule en France. Sur les toits de Notre Dame de Paris l’on trouve des chimères en forme de Pélican et non une girouette.







Le tympan du jugement dernier ci-dessous avec les âmes élus à gauche et les âmes damnés à droite. En haut le monde céleste avec le Christ et les anges.


Du haut de la tour de beurre (65 M) vous pouvez admirer la ville de Bourges. Mais attention 396 marches vous attendent et tout le long de la montée vous serez observé dans l’escalier par des cul de lampe assez particuliers, des grotesques, des monstres…

L’horloge astronomique de Bourges
La cathédrale Saint Étienne de Bourges abrite une horloge, mais pas n’importe laquelle ! Elle est la plus ancienne horloge astronomique de France.
« Elle comporte le plus ancien exemple de mécanisme différentiel pour le mouvement du disque des phases lunaires entraîné par deux roues couplées à la roue du zodiaque. »
L’horloge donne l’heure, le mouvement mensuel de la lune, et le mouvement annuel du soleil. Elle sonne avec ses 3 clochettes les quarts d’heures et « le Salve Regina » (la, sol, ré) toutes les heures.
Elle fut commandée par les chanoines de la cathédrale au mathématicien et astronome Jean Fusoris. Construite en 1424 par André Cassart serrurier de son état selon les plans de Fusoris elle est d’une précision extraordinaire.


La crypte de la cathédrale ou l’église souterraine de Bourges
Mystérieuse crypte que celle de la cathédrale Saint Étienne de Bourges.
Elle daterait de 1194-1195, elle est la plus grande de France. Une église primitive du III siècle ? (pièce carrée de 2.25 m de coté) se trouve à l’intérieur de cette crypte.
Les vestiges du jubé de la cathédrale datant de 1250 y sont conservés et exposés.
Le jubé (clôture de pierre ou de bois séparant la nef du chœur) était d’une largeur de 18 m, il fut bien abîmé en 1562 par les protestants et retiré de la cathédrale en 1758 afin de ne plus séparer les chanoines du peuple.


Le Duc Jean de Berry
La crypte abrite également le tombeau du Duc Jean de Berry (1340-1416) frère du roi Charles V et chef des Armagnacs, célèbre mécène de son époque et collectionneur de livres rares et précieux ( les très riches heures du duc de Berry). Le duc Jean de Berry était connu pour être un passionné d’astrologie, d’art… Son secrétaire particulier était Jehan Flamel , frère de l’alchimiste Nicolas Flamel et son valet de chambre était Lambert de Léodepart père de Macée de Léodepart épouse de Jacques coeur.
Le gisant est en marbre blanc. A ses pieds un ours muselé et enchaîné.


Les personnages sculptés de la mise au tombeau sont à échelle humaine.


Mais qui étaient les constructeurs de cathédrale ? On peut se demander légitimement ce qu’une paire de fesses fait dans la crypte de la cathédrale de Bourges ! Humour facétieux ? Message crypté ?

Les souterrains de Bourges
Des souterrains datant de l’empire romain et du moyen-âge courent sous la cathédrale mais également sous toute la ville. Plus d’informations ICI
Le Palais de Jacques cœur
Jacques cœur est le personnage incontournable de la ville de Bourges. Il est né à Bourges en 1400, rue de la parerie. Ce fut le grand argentier du Roi Charles VII et celui qui prêta de l’argent au roi pour reconquérir son royaume et vaincre les Anglais pendant la guerre de 100 ans. Autant dire que c’ était un personnage riche et puissant …
En 1443 il acquiert un terrain à Bourges et y fait construire son palais ou « Grand’maison ». Ce palais est un petit joyau de l’architecture gothique tardive. En 1450 il y donne une fête somptueuse pour fêter la nomination de son fils Jean comme archevêque de Bourges. Il ne profitera pas beaucoup de sa demeure car il sera arrêté le 31 juillet 1451 sur ordre du roi. Les motifs de son arrestation sont diverses :
- Empoisonnement d’Agnès Sorel , confidente & amie de Jacques cœur et maîtresse du Roi Charles VII. L’accusation viendra de Jeanne de Vendôme.
- Production de fausse monnaie avec l’accusation de pratiquer l’alchimie
- Trafic d’armes avec les Sarrazins
- Jalousie du roi et des nobles concernant sa fortune, les prêts octroyés aux puissants
- Jacques cœur était l’ami du dauphin Louis XI ( fils du roi), or le roi détestait son fils, il pensait même que son fils complotait contre lui
- Le roi s’était opposé au mariage de son fils Louis XI et de Charlotte de Savoie (09/03/1451) or apparemment Jacques cœur avait participé à la dot de Charlotte
Concernant Agnès Sorel c’était dit-on la plus belle femme de son époque. Maîtresse officielle du Roi Charles VII elle lui donne 4 filles. Elle est la cause de la querelle entre le Roi et son fils Louis XI. Le célèbre dyptique de Melun ci-dessous la représente comme la vierge allaitante.

Quant à la fortune de Jacques Cœur, elle était relativement importante.Il faut dire que c’ était un talentueux commerçant ! Il possédait des mines d’argent, de nombreuses propriétés ( à Bourges mais également dans le Languedoc à Montpellier, Pézenas, Vias, Aigues-Mortes, dans le Lyonnais…), des bateaux faisant commerce avec l’Orient à Damas…
Sa fortune voir ICI posait mille questions et attisait des jalousies. De plus étant jeune il avait « trempé » dans un trafic de fausses monnaies…
Jacques cœur était il alchimiste ? Avait-il la connaissance de la transmutation des métaux vils en or ? voir ICI
De nombreux historiens se sont posés la question et cherchent encore des réponses … ! D’autant plus qu’indéniablement le palais Jacques cœur est orné de symboles alchimiques.














Sur ordre du roi il est donc arrêté le 31 juillet 1451, emprisonné au château de Taillebourg en Charente maritime, au château de Maillé dans le Finistère, au château de Tours, au château de Lusignan dans la Vienne et enfin au château de Poitiers. Il est torturé afin d’obtenir des aveux. Tous ses biens sont saisis et il est redevable d’une forte amende. Ses débiteurs et ils sont nombreux par contre ne lui doivent plus rien ! La justice des hommes …
En Juin 1453 sur la grande place de la ville de Poitiers le peuple est rassemblé pour assister à un curieux spectacle. Jacques est à genoux devant le roi et doit faire amende honorable.
En octobre 1454 enfin il réussit à s’échapper du château triangulaire de Poitiers. Avec l’aide des frères Franciscains de Beaucaire il gagne ainsi la Provence puis Rome. Il passe toute l’année 1455 au palais du Pape Nicolas V à Rome ou il récupère des maltraitances endurées pendant son emprisonnement de 3 ans. Il en profite pour rassembler le reste de sa fortune qui lui restait en Italie et en Orient puis repart à nouveau pour une expédition sur l île de Chios en 1456 pour le compte du Pape Calixte III. Il y mourra lors d’une bataille contre les Turcs ou bien d’une dysentrie. Les versions là encore divergent, d’autant plus que pour certains il ne serait pas mort là bas mais aurait refait sa vie sur l’île de Chypre…



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